Les Bénédictines
Le 19 mai 1630, la mère supérieure de l'abbaye bénédictine
de Montmartre, Marie Granger, accompagnée de cinq soeurs,
s'installait à la chaussée à la place des Pères récollets,
pour y fonder le couvent de Notre-Dame-des-Anges, des
Dames bénédictines de Montargis. Elle en fit rapidement
un grand foyer de mysticisme qui attirera d'importants
personnages : la duchesse de Montbazon, l'abbé de 1a
Rivière, Marie Fouquet, les filles de Colbert. Jeanne
Marie Bouvier de la Motte (1a future Madame Guyon) y
fut pensionnaire dans son très jeune âge.
En septembre 1792, les vingt-six religieuses et les
dix soeurs converses furent chassées de leur couvent
et s'exilèrent en Angleterre où elles fondèrent un établissement
qui reçut entre autres, de 1805 à 1811, la princesse
Louise Adélaïde de Condé (fille du prince de Condé qui
dirigeait les troupes des émigrés et tante du duc d'Enghien).
Cet établissement compte encore une soixantaine de soeurs
qui dirigent un pensionnat.
Mais les bâtiments du couvent, reconstruits en 1753,
survécurent à la Révolution et furent, par la suite,
affectés à la fondation Henriet-Rouard, dépendance de
l'hôpital, qui accueillait des vieillards. Un imposant
bâtiment de style classique construit en 1756 domina
longtemps la place des Bénédictines. Il fut malheureuse
ment détruit en 1973, pour faire place à une affligeante
maison de retraite moderne, privant ainsi la ville de
l'un des derniers bâtiments conventuels conservés intacts.
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