En relatant les grands traits de l'histoire de la ville, nous
avons évoqué maintes fois son château, gigantesque forteresse médiévale,
aujourd'hui malheureusement presque entièrement détruite et dont nous ne pouvons
imaginer l'ampleur qu'en rêvant devant les rares gravures qui l'ont
représentée.
La figuration la plus complète du château est due à Androuet
Du Cerceau qui, dans sa Description des plus excellents bâtiments de France
(1576-1579), en donne une vue cavalière qui ressemble à nos modernes vues
aériennes. Il existe aussi une série de cinq gravures beaucoup plus récentes,
faites au moment de la démolition du château en 1828, qui donnent une excellente
idée de l'aspect du monument sous ses différents angles. Nous donnerons donc une
rapide description de ce remarquable monument qui, s'il avait été conservé,
aurait assuré à la ville une importance touristique de premier plan.
Le
château avait la forme d'une cour sensiblement ovale, ayant 200 mètres environ
dans son plus grand diamètre, autour de laquelle s'élevait un ensemble de
bâtiments disparates remontant aux différentes époques de la construction et
protégés par une vingtaine de tours.
L'élément le plus ancien en était,
outre la grosse tour, le donjon qui était une énorme tour cylindrique de 32
mètres de diamètre et environ 25 mètres de hauteur. Flanqué de quatre tourelles,
il était crénelé à sa partie supérieure et comprenait sept étages. Sa
construction, commencée par la famille de Courtenay, s'était poursuivie sous
Philippe Auguste. Il occupait à peu près le centre de l'enceinte et était
entouré par tous les autres bâtiments. Il fut détruit en 1697.
|