Les frères des écoles chrétiennes
Au XVIIe siècle, l'instruction des enfants était
assurée par des prêtres ou des maîtres d'école que les
parents devaient payer, de telle sorte que seuls les
parents de milieu suffisamment aisé pouvaient assurer
les études de leurs enfants.
En 1675, un Montargois qui avait fait fortune à Paris,
M. Gaillard, fit un legs au receveur de l'église Sainte-Madeleine
afin d'assurer les frais de l'instruction d'enfants
nécessiteux. Mais rapidement, par suite de dépréciation
de la monnaie, ces rentes devinrent insuffisantes et
seule une subvention annuelle du duc d'Orléans permît
d'en poursuivre le fonctionnement. Aussi l'archevêque
de Sens fit-il appel aux Frères des écoles chrétiennes
qui déléguèrent deux d'entre eux à Montargis en 1743.
Leur succès fut tel que tous les enfants de Montargis
vinrent suivre leur enseignement et il fut décidé que
les familles aisées paieraient les frais de scolarité
(ce qui était contraire aux buts de la fondation). Aussi
une lutte sourde s'installa-t-elle bientôt entre les
Frères et la municipalité.
Les Frères, manquant de place, achetèrent donc la
maison du 25, rue Neuve du Patis (futur Hôtel Desormeaux),
qui se révéla lui-même insuffisant et nécessita l'achat
de la maison voisine (1745 et 1748). Puis, en raison
de l'obstruction de la municipalité qui ne leur avait
jamais donné de lettres patentes les autorisant à exercer,
les Frères fermèrent leur établissement en 1768 et vendirent
leur maison à Simon Desormeaux régisseur des domaines
du duc d'Orléans. Cette remarquable institution n'avait
pas duré plus de 25 ans (d'après Gaston Leloup). Documentation
: Montargis Histoire Monuments actuels et disparus de
R. Gaumont aux Editions du Beffroi
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